Kyoto est célèbre pour ses temples et ses sanctuaires qui datent de plusieurs années et sont conservés presque intacts. Tokyo, en revanche, a subi un important bombardement des forces américaines en 1945, laissant très peu de bâtiments anciens dans la ville. Mais tout n’a pas été perdu. Dans le quartier de Nezu, à Tokyo, se trouve, comme son nom l’indique, le Nezu Jinja (ou sanctuaire de Nezu), le plus ancien sanctuaire shintoïste de tout Tokyo, fondé en 1705. Ce sanctuaire est dédié au dieu des vents et des mers et, ayant survécu à la guerre, il est considéré comme un patrimoine d’une grande importance culturelle puisque tous ses bâtiments datent de l’année de sa création.
Sa Majesté l’empereur Meiji envoyait constamment des pétitions à ce sanctuaire afin de prier les dieux pour sa santé. Le lieu est conçu dans le même style que le célèbre Toshogu de Nikko, avec ses bâtiments imposants, et il n’est pas nécessaire de sortir de Tokyo pour les observer.
En entrant dans le sanctuaire, on constate que l’ensemble de l’enceinte est recouvert d’une nature parfaitement organisée, donnant l’impression que le complexe est un grand jardin japonais. Avant d’arriver au Haiden (sanctuaire avant), il y a une énorme porte appelée Romon. Ce type de porte est utilisé à la fois dans les sanctuaires shintoïstes et dans les temples bouddhistes. Elle possède un étage supérieur auquel on ne peut accéder. Un karamon (porte de style chinois) est un type de porte que l’on trouve souvent dans les châteaux japonais, les temples bouddhistes et les sanctuaires shintoïstes. Il est relié à un Sukibei (mur en treillis), un mur de 200 mètres qui entoure le hall principal.
Une combinaison similaire de Karamon et de Sukibei peut être observée dans l’Ueno Toshogu, un autre sanctuaire shintoïste de la période Edo à Tokyo, étroitement associé au shogunat Tokugawa. Les deux structures ont été construites en 1706 et sont toutes deux désignées comme des biens culturels importants. Le haiden à l’arrière-plan, la porte romon et le pont qui mène à ces sanctuaires forment une carte postale parfaite et constituent l’une des plus grandes attractions du sanctuaire. Sur le côté gauche, il y a un grand et beau jardin de fleurs multiples, et après une courte randonnée, vous pouvez atteindre un sanctuaire en l’honneur du dieu Inari, avec plus de 100 toriis en ligne pour arriver, très similaire au célèbre Fushimi Inari à Kyoto.
Le sanctuaire de Nezu est très célèbre pour son festival des fleurs d’azalée (Tsutsuji Matsuri) qui se déroule d’avril à début mai. Toute la région est remplie de fleurs multicolores qui dégagent un arôme délicieux. L’azalée est un arbuste aux petites feuilles, aux bords repliés, aux fleurs blanches, roses ou rouges, rassemblées par groupes de 2 à 5 et dont les fruits se présentent sous la forme d’une capsule rouge. Cet événement a été décrit comme la vue la plus spectaculaire du printemps dans la ville de Tokyo.
L’enceinte du sanctuaire est assez spacieuse, avec beaucoup de nature, et très agréable à parcourir. Le sanctuaire possède son propre lac qui passe tout autour et où vivent de magnifiques poissons koï. Le poisson koï est un animal sacré dans les sanctuaires shintoïstes, car on dit que les dieux se réincarnent ainsi pour se rapprocher des humains. Le sanctuaire de Nezu est vraiment magnifique et a traversé le temps malgré tous les changements qu’a connus la ville de Tokyo.