Il y a vingt ans, n’importe quel habitant de Tokyo pouvait vous dire exactement ce que vous pouviez faire pendant la journée à Roppongi : rien. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Roppongi était un quartier miteux qu’il valait mieux éviter. C’était le lieu de la criminalité, le siège des casernes des forces d’occupation, le territoire des gangs d’adolescents danseurs et le repaire des hordes d’expatriés fêtards et de soldats en permission.
Mais les choses ont changé en 2003 : Roppongi Hills est devenu un nouveau centre-ville chic et les arts y occupent le devant de la scène. Le complexe abrite la sculpture géante de Louise Bourgeois, une araignée en plein air, et le quartier est délicieusement aménagé avec des arbres qui s’illuminent la nuit. Le Mori Garden est une magnifique version moderne d’un jardin japonais et un coin de verdure bienvenu dans cette jungle de béton. La pièce de résistance est le musée d’art Mori, l’espace d’exposition le plus haut du monde, et le premier grand musée du Japon à avoir engagé un directeur étranger. Il y a fort à parier que sa présence imposante a contribué à persuader plusieurs des meilleures galeries de Tokyo de s’installer au Complex, un bâtiment de cinq étages situé en contrebas de la colline, qui abrite désormais Ota Fine Art, Roentgenwerke et la galerie d’estampes et de photographies Hiromi Yoshii.
Pour les amateurs d’art moderne, cette partie de la ville recèle de nombreux trésors cachés sous la forme d’œuvres d’art public en plein air telles que sKape, roboroborobo et Chair that Disappears in the Rain (Chaise qui disparaît sous la pluie).
Le soir, le bar se remplit encore d’une foule internationale qui reste jusqu’aux petites heures du matin, lorsque les trains reprennent enfin du service.
Le nom « Roppongi » signifie « six arbres ». Une légende veut que ce toponyme provienne du fait que six daimyos vivaient dans la région pendant la période Edo, chacun portant un nom avec le caractère kanji pour « arbre » ou une variété d’arbre.